Les ménages canadiens ont continué à accroître leur niveau d’endettement au cours du troisième trimestre de 2011 pour le porter à 151% du revenu disponible, ce qui pourrait s’avérer, éventuellement, l’Épée de Damoclès qui plane au-dessus de la sécurité financière des consommateurs pour les années à venir.
«Des taux d’intérêt anormalement bas ont permis de pouvoir gérer ces niveaux d’endettement élevés relativement bien, jusqu’à maintenant. Mais le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a averti les Canadiens qu’ils devraient faire preuve de prudence dans leurs demandes de crédit, alors que les taux d’intérêt vont inévitablement retrouver des niveaux « plus près de la normale », un jour ou l’autre», a expliqué par voie de communiqué en décembre dernier Michael Gregory, économiste principal, BMO Marchés des capitaux.
C’est dans le cadre du surendettement de la période des fêtes que BMO Groupe Financier avait lancé cette mise en garde. En matière d’endettement, c’est souvent par le biais d’une prise de conscience que le processus de redressement commence. Et pour certains, l’heure a déjà sonné. Aux grands maux, les grands moyens!
Les signes précurseurs qui indiquent un endettement trop important
1) Le fait d’obtenir une avance de fonds sur une carte de crédit pour payer le solde d’une autre, ou pire, pour n’en défrayer que le paiement minimal requis. Bien utile en tant qu’outil de paiement, la carte de crédit n’est bénéfique au consommateur que si le solde entier est acquitté mensuellement, évitant ainsi les taux quasi-usuraires facturés par lesdites institutions.
2) Le fait de payer à répétition le montant minimum sur ses cartes de crédit. Un solde important à payer sur des cartes de crédit démontre souvent une incapacité budgétaire à faire face à certains imprévus ou certains coups durs de la vie. Dans le même ordre d’idées, l’utilisation du crédit pour «financer» l’acquisition de biens de base, tels que la nourriture, des vêtements, des médicaments, démontre une contrainte financière à ne pas prendre à la légère.
3) Lorsque le consommateur en vient à payer son loyer ou son paiement hypothécaire en retard, ou qu’il s’avère incapable d’assumer le paiement des services publics avant leur date d’échéance. D’ailleurs, un appel d’une agence de recouvrement devrait s’avérer un signal d’alarme suffisamment fort pour prendre action.
4) Certaines marges de crédit (hypothécaires ou non) et les hypothèques à taux variablesont notamment sensibles aux fluctuations de taux d’intérêt. Une hausse, même minime, pourrait avoir un impact certain sur le budget mensuel de propriétaires ayant emprunté au-delà de leur capacité réelle de remboursement. C’est d’ailleurs ce qu’explique Philippe Ventura, CFA, président et conseiller en sécurité financière chez Chevalier, Meunier et Associés, dans son plus récent billet. «Si vous avez une hypothèque de 250 000 $ remboursable sur 20 ans, êtes-vous prêt à subir une augmentation mensuelle de 276,13 $ de vos paiements actuels, dans l’éventualité que le taux d’intérêt grimpait de 2%?», questionne-t-il. En fait, si la lecture de ce seul paragraphe vous étouffe, c’est peut-être un signe que votre endettement pèse davantage sur le budget familia que vous ne l’espériez.
5) Des mensualités de remboursement trop importantes qui suppriment toute possibilité d’épargne sont également l’un des symptômes d’un endettement excessif.
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