S’il y a un mot pour décrire le début de l’année 2022, c’est bien « inflation ». C’est un phénomène que l’on n’avait pas vu au Canada depuis plus de 30 ans et qui vient compliquer la reprise économique que tous attendaient avec impatience. Ce que l’on remarque cependant, c’est que ce n’est pas tout le monde qui est impacté également par l’inflation galopante.
L’inflation, mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC), a atteint 6,8% en avril dernier, soit son plus haut niveau depuis 1991. Le chiffre de mai devrait sortir d’ici mercredi et tous les économistes espèrent voir la tendance se renverser, ce qui serait rassurant pour les consommateurs canadiens.
On s’intéresse autant à l’inflation principalement parce que c’est un phénomène qui impacte de façon significative la vie d’une grande majorité des gens. Cependant, c’est reconnu que l’inflation est particulièrement difficile pour certaines personnes. C’est ce que nous allons examiner ici.
1. L’inflation affecte fortement les gens à faibles revenus ou revenus fixes
La catégorie de gens la plus affectée par l’inflation est certainement les gens qui ont des revenus inférieurs ou des revenus fixes (les retraités sur des rentes à prestations déterminées, par exemple).
Pour les gens qui ont des revenus élevés, il est toujours possible de couper dans certaines dépenses superflues afin de balancer leur budget. Par exemple, on peut couper dans les restaurants, dans les abonnements (Netflix, Spotify, etc.), dans les sorties et les voyages. Par contre, lorsque l’entièreté de notre revenu est consacrée aux essentiels, ça devient déchirant de devoir choisir entre l’épicerie et son électricité.
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Un autre facteur qui entre en jeu pour cette catégorie de personnes, c’est la capacité de négocier une augmentation salariale. Pour les gens qui occupent des emplois précaires ou à temps partiel, il peut être bien difficile de négocier une augmentation de salaire qui suivra l’IPC.
2. Les Canadiens endettés seront plus fortement touchés
La deuxième catégorie de gens qui sera durement touchée par l’inflation est celle des gens ayant un ratio d’endettement élevé. Cela s’explique par le fait qu’en réponse à l’inflation montante, la Banque du Canada va relever progressivement son taux directeur, ce qui fera augmenter les intérêts payés sur les dettes. Autant les prêts auto, les prêts personnels, les marges de crédit et même les cartes de crédit deviendront de plus en plus difficile à rembourser.
Déjà que les prix des produits et services mettra de la pression dans leur budget, le remboursement des dettes lui aussi viendra compliquer la situation pour ces gens.
3. Les gens ayant un prêt hypothécaire à taux variable
Ceux qui ont renouvelé dans les deux dernières années leur hypothèque à un taux fixe peuvent respirer un peu mieux que ceux qui sont aux prises avec un taux variable qui ne cesse de grimper.
Prenons l’exemple d’un couple qui a une hypothèque de 300 000$. À un taux d’intérêt de 3%, cela correspond à des paiements mensuels d’environ 1 420$. Si le taux d’intérêt passe à 5%, le paiement mensuel monte à 1 745$, soit une augmentation de 325$. À un taux de 6%, c’est 500$ d’augmentation par mois.
C’est évidemment une situation très difficile qui viendra compliquer le budget de nombreux Canadiens.
4. Les jeunes retraités
Pour les gens qui ont pris leur retraite récemment, leur plan financier pourrait venir s’embrouiller. Non seulement la plupart des modèles financiers prévoient une inflation à 2% afin de prédire le coût de la vie future, mais ils prévoient aussi des rendements d’environ 5% sur les placements.
On peut dire que ces deux prémisses sont complètement erronées pour l’année en cours. Non seulement les prix augmentent à la vitesse grand V, mais les marchés boursiers se sont effondrés dans les derniers mois. L’indice boursier canadien « S&P/TSX » est en recul de plus de 10% et c’est encore pire de l’autre côté de la frontière où le « S&P 500 » affiche un déclin d’environ 25%.
Pour une personne retraitée qui voit ses placements fondre en même temps que ses dépenses augmenter, la situation peut causer son lot d’anxiété.
5. Les locataires qui doivent déménager
En raison de la crise du logement qui frappe le Québec, et notamment la région de Montréal, on sait que les loyers sont en forte augmentation. Ceux qui résident à la même adresse depuis plusieurs années ont peut-être réussi à maintenir un loyer abordable, mais ceux qui se mettent à la chasse aux appartements se voient souvent obligés d’étirer leur élastique budgétaire.
Cette situation explique sans aucun doute l’augmentation fulgurante des cessions de baux. Cette pratique qui était l’exception auparavant devient de plus en plus courante et permet aux locataires de s’entraider afin de maintenir les loyers abordables.
Il existe même des groupes sur Facebook qui se spécialisent dans cette pratique :
- Cession de Bail et Sous-location Montréal (39 000 membres)
- J’te cède mon bail – Montréal (24 000 membres)
Que faire pour mieux se préparer à affronter l’inflation?
Tout d’abord, on espère fortement que la situation se résorbera dans les prochains mois et que l’IPC retombera sous la barre des 3%. Cependant, comme cela n’est pas certain, nous allons ressortir le fameux adage : mieux vaut prévenir que guérir.
Voici 3 conseils pour vous mettre en position favorable contre l’inflation :
- Réorganisez votre budget et ne conservez que l’essentiel : oui, c’est difficile comme exercice et ça peut même être décourageant, mais gardez en tête que ce sont des mesures temporaires afin de passer à travers la tempête.
- Réduisez vos dettes : il existe plusieurs solutions pour réduire vos dettes, de la consolidation à la proposition de consommateur. Cela vous permettra de réduire la portion de votre budget consacrée à vos remboursements de dettes.
- Investissez dans vous-même : il y a un actif que personne ne pourra jamais vous enlever, soit votre savoir-faire. Vous ne perdrez jamais à développer de nouveaux talents ou à suivre des formations additionnelles. Cela peut aussi être un outil efficace afin de négocier un meilleur salaire ou décrocher un nouveau poste. Il y a une tonne de métiers en forte demande qui paient de bons salaires.
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