Le régime enregistré d’épargne-retraite (REER) est l’un des outils les plus puissants dont disposent les Canadiens pour se bâtir un avenir financier sûr. En offrant des avantages fiscaux et en encourageant l’épargne à long terme, les REER peuvent jouer un rôle essentiel pour aider les particuliers à atteindre leurs objectifs de retraite. Toutefois, comme tout outil financier, il comporte des nuances qui peuvent vous faire trébucher si vous ne faites pas attention.
1. Remettre à plus tard les cotisations
L’une des erreurs les plus fréquentes est d’attendre la date limite de cotisation au REER pour effectuer un dépôt forfaitaire. Bien que le fait de cotiser avant la date limite offre des avantages fiscaux pour l’année en question, il est beaucoup plus efficace de répartir les cotisations tout au long de l’année. Des cotisations mensuelles ou bimensuelles régulières permettent non seulement d’alléger le fardeau financier, mais aussi de bénéficier de la méthode des achats périodiques par sommes fixes, ce qui réduit l’impact des fluctuations du marché au fil du temps.
2. Ne pas maximiser les droits de cotisation
De nombreux Canadiens sous-estiment ou ignorent leur plafond de cotisation à un REER. L’Agence du revenu du Canada (ARC) détermine vos droits de cotisation annuels en se basant sur 18 % de votre revenu gagné de l’année précédente, jusqu’à concurrence d’un plafond déterminé (moins les ajustements de pension). Les droits de cotisation inutilisés sont reportés, mais le fait de ne pas en tenir compte peut vous priver de plusieurs années de croissance à l’abri de l’impôt. Consultez régulièrement votre avis de cotisation de l’ARC pour vous tenir au courant de vos limites.
3. Retirer des fonds prématurément
Un REER est conçu comme un instrument d’épargne-retraite, mais le retrait prématuré de fonds peut avoir des conséquences fiscales importantes. Lorsque vous retirez de l’argent, le montant est ajouté à votre revenu imposable pour l’année en question, ce qui peut vous faire passer dans une tranche d’imposition plus élevée. En outre, les fonds retirés perdent leur potentiel de croissance à l’abri de l’impôt. Bien que le Régime d’accession à la propriété (RAP) et le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) permettent des retraits sans pénalité dans certaines conditions, il est essentiel de rembourser ces montants dans les délais prescrits afin d’éviter les pénalités fiscales.
4. Choisir des placements inappropriés
Les REER peuvent contenir diverses options de placement, notamment des actions, des obligations, des fonds communs de placement et des CPG. Toutefois, certaines personnes commettent l’erreur de placer leurs fonds REER en espèces ou dans des comptes d’épargne à faible taux d’intérêt pendant de longues périodes. Bien que cette solution puisse sembler « sûre », elle limite considérablement votre potentiel de croissance. À l’inverse, prendre trop de risques avec des placements volatils peut mettre en péril votre épargne-retraite. Pour optimiser votre REER, choisissez un portefeuille de placements diversifiés correspondant à votre tolérance au risque et à vos objectifs à long terme.
5. Oublier de désigner un bénéficiaire
Le fait de ne pas désigner de bénéficiaire ou de ne pas mettre à jour votre désignation après des changements importants dans votre vie, comme un mariage, un divorce ou la naissance d’un enfant, peut entraîner des complications pour vos proches. Si vous ne désignez pas de bénéficiaire, les fonds de votre REER peuvent être assujettis à des frais d’homologation et à des impôts, ce qui réduit le montant qui revient à votre succession ou à vos héritiers. Revoyez et mettez à jour régulièrement les renseignements sur vos bénéficiaires afin de vous assurer que vos volontés sont respectées.
6. Ignorer les incidences fiscales à la retraite
Bien que les cotisations à un REER offrent des avantages fiscaux immédiats, les retraits effectués pendant la retraite sont entièrement imposables. Certains retraités sont surpris par l’ampleur de leur facture fiscale, surtout s’ils retirent des sommes importantes. Pour minimiser les impôts à la retraite, envisagez de convertir votre REER en un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) et de retirer de plus petits montants chaque année. Une planification stratégique, qui consiste notamment à équilibrer les retraits avec les revenus provenant d’autres sources, peut contribuer à réduire votre charge fiscale globale.
7. Ne pas planifier les retraits obligatoires
Lorsque vous atteignez l’âge de 71 ans, vous devez fermer votre REER et le convertir en FERR ou souscrire une rente. Certaines personnes attendent trop longtemps avant de se préparer à cette transition, ce qui les amène à prendre des décisions précipitées qui ne correspondent pas à leurs besoins financiers. Commencez à planifier cette étape bien à l’avance pour vous assurer que votre stratégie de revenu de retraite est efficace et durable.
Si vous n’êtes pas certain de l’incidence que votre REER pourrait avoir sur votre situation financière globale, en particulier si vous avez des dettes ou si vous envisagez de demander l’ouverture d’une procédure d’insolvabilité, la consultation d’un syndic autorisé en insolvabilité peut vous fournir des renseignements et des conseils précieux qui vous aideront à prendre des décisions éclairées tout en protégeant votre épargne-retraite.