La crise de la COVID-19 bouleverse l’échiquier économique provoquant la fermeture de restaurants, commerces et entreprises. Si la situation perdure au-delà de trois mois, plus de 850 000 Québécois envisagent déclarer faillite, selon le sondage effectué au début d’avril, par la firme Dart & Maru/Blue.
L’enquête démontre que 3% des Québécois, soit 250 000 personnes prévoient une telle éventualité dans un avenir rapproché. De plus, 600 000 ménages ou 8 % des Québécois analysent sérieusement la faillite si leur situation financière ne s’améliore pas.
Au Canada, le sondage indique que 13 % des Canadiens soit 1,3 million de personnes considèrent cette possibilité. De plus, on apprend que 10% des propriétaires pensent être dans l’incapacité de payer leur hypothèque et ce, malgré l’aide gouvernementale.
Ces nouvelles données interpellent Jonathan Roy, directeur administratif chez Pierre Roy & Associés, syndic autorisé en insolvabilité qui compte 25 points de service dans la région métropolitaine.
En temps normal, dit-il, on compte en moyenne 42 000 cas d’insolvabilité au Québec en l’espace d’un an. Cela représente environ 0,5 % des gens qui vivent une telle situation. M. Roy appréhende une explosion des faillites l’été prochain si l’économie reste au point mort.
À l’heure actuelle, peu de faillites sont rapportées. Les banques laissent un certain répit aux gens. Les entreprises de recouvrement sont pratiquement en pause.
« C’est comme une bombe à retardement, illustre-t-il. Les gens devront payer éventuellement. Il n’y a rien de gratuit. Cela va faire mal quand les banques n’auront plus de patience. »
Durant la crise, les deux paliers des deux gouvernements octroient une aide financière importante aux citoyens et entrepreneurs. Cependant, plusieurs entreprises sont paralysées par leur fermeture. Les dirigeants ne peuvent, par exemple, avoir recours aux subventions pour payer 75 % des salaires de leurs employés.
Budget COVID-19
Entretemps, les conseillers de Pierre Roy & Associés continuent de prodiguer leurs conseils aux consommateurs et gens d’affaires. Cela s’effectue par téléphone ou vidéoconférence.
L’équipe prépare aussi un outil afin d’aider les citoyens à faire un budget selon les revenus offerts par les gouvernements.
« Tout le monde affecté par la crise devrait adopter un budget spécial. On profite du confinement pour réduire nos dépenses », recommande Jonathan Roy.
De nombreuses dépenses sont éliminées en n’allant plus dans les magasins, restaurants ou même chez le coiffeur.
Fondé au début des années 90, Pierre Roy & Associés a vécu différentes crises économiques, mais jamais une d’une telle ampleur et qui frappe aussi rapidement.