Les entrepreneurs à la tête d’une petite entreprise font parfois face à des vents contraires dans leur quête de contrats. Dans le feu de l’action et obnubilés par leur rêve, ils oublient de surveiller la bougie d’allumage des signes précurseurs d’une faillite.
1. Dettes au gouvernement
Dans son bureau à Laval, la syndic autorisé en insolvabilité, Johanne Giguère, voit de talentueux hommes et femmes d’affaires. « Le principal problème, dit-elle, c’est qu’ils n’ont pas mis de côté les paiements de taxes pour la TPS et TVQ. »
Dans le feu de l’action, ils prennent cet argent pour payer un camp de vacances à leur fils ou tout simplement pour subvenir à leurs besoins personnels.
Au moment d’encaisser leur chèque, Mme Giguère conseille de prélever le montant des taxes et de le placer dans un compte à part. Au lieu de payer des acomptes provisionnels aux trois ou six mois, des dirigeants d’entreprise se retrouvent à la fin de l’année avec une énorme facture. « Ils sont découragés car leur comptable leur dit : tu dois 30 000$ en TPS et TVQ, ça n’a pas de bon sens », déplore Mme Giguère.
2. Déficit par-dessus déficit
Certains entrepreneurs vivent une passion dans le domaine de la restauration. Ils accomplissent leur rêve en louant un local spacieux dans un endroit stratégique d’une municipalité. « Il faut prévoir un bon plan d’affaires, ajoute-t-elle. Car il faut payer l’électricité, le salaire des employés, les achats et le roulement de la nourriture est parfois rapide. »
Il faut une clientèle régulière si on vend des soupes, paninis ou desserts décadents. Malheureusement, les restaurateurs se retrouvent parfois avec des rentrées d’argent insuffisantes. Ils accumulent déficit sur déficit de semaine en semaine.
3. Coussin financier
En affaires, il faut avoir les reins solides, dit le célèbre dicton. Chaque entreprise vit des périodes creuses. La compétition est féroce dans le commerce du détail par exemple. Certains gens d’affaires vont permettre à leurs fournisseurs de les payer en 60 jours ou même 90 jours. Il est important de se prémunir d’un bris d’équipement en ayant un fonds de roulement ou un coussin financier pour parer à toute urgence.
4. Perte d’un gros client
Dans certains cas, la bougie d’allumage survient au moment de la perte d’un gros client. « Si un d’entre eux te rapporte 300 000$ par année, il se peut qu’on se retrouve en situation d’insolvabilité si on le perd », illustre Mme Giguère.
En affaires, on le sait, il est recommandé de ne jamais mettre tous nos œufs dans le même panier.
Enfin, il faut se souvenir d’une chose. Même si votre entreprise est en affaires depuis 60 ans et que sa réputation est établie, il se peut que les banques refusent de prêter davantage.
5. Rentabilité svp
Quel que soit le domaine où évoluent nos gens d’affaires, la question qui tue demeure celle de la rentabilité. On le sait money talks. Si ma compagnie offre des cupcakes par exemple, il faut utiliser des stratégies de créativité pour vendre nos fameux gâteaux en tout temps. À la fin de la semaine, on doit retirer un profit versus les dépenses.
La syndic d’expérience Johanne Giguère recommande de confier la tâche de la tenue de livres à quelqu’un de confiance. Pendant ce temps, l’entrepreneur a le cœur en paix et peut s’occuper d’aller chercher des contrats. Et vivre sa passion pendant que quelqu’un de fiable s’occupe de ses finances.